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SOUTIEN

BIKINI TEST EN PÉRIL :
APPEL À SOUTIEN POUR LA PÉRENNITE D’UN LIEU CULTUREL EMBLÉMATIQUE

Lieu phare de la culture à La Chaux-de-Fonds depuis 1992, la salle de concert Bikini Test rencontre aujourd’hui de sérieuses difficultés financières et humaines. Pour remédier à cette situation, l’association KA annonce des mesures, dont le redimensionnement de sa saison dès février 2025, et lance un appel aux dons.

Situation

Comme tu le sais peut-être déjà, notre salle fait actuellement face à des difficultés particulièrement importantes. Après deux exercices déficitaires, dont un deuxième qui a fait tomber les chiffres dans le rouge, la situation financière de Bikini Test est préoccupante.

Sur le plan humain, nous souffrons d’un manque considérable de ressources, notamment bénévoles, essentielles au bon fonctionnement de ce type de structure. Actuellement, le comité de l’association assume un grand nombre de tâches supplémentaires, qui relèvent de compétences professionnelles, et les employé.es effectuent de nombreuses heures de travail en plus, bénévolement. Cette surcharge entraîne une fatigue importante au sein de l’équipe à la tête de l’association KA.

Réduction du nombre de soirée dès février 2025

Bien que nous soyons depuis plusieurs mois en contact à propos de la situation de Bikini Test avec la Ville de La Chaux-de-Fonds, il ne se dessine toutefois, et malheureusement, pas de solution à court terme en matière de réévaluation du subventionnement. Dans ce contexte, le comité se voit dans l’obligation de réduire significativement le nombre de soirées organisées à partir de février 2025.

L’objectif est non seulement d’assurer un équilibre financier à chaque événement, mais aussi de préserver l’énergie et l’engagement des membres de l’équipe. Cela nous permettra de mener une réflexion approfondie quant au modèle de fonctionnement de la salle, et d’envisager des pistes assurant sa pérennité.

Comment aider Bikini Test ?

Si tu souhaites voir ta salle préférée perdurer dans le temps, plusieurs solutions de soutien s’offrent à toi, selon tes moyens et ton énergie !

Sur le plan financier, tu peux entrer à nos soirées avec un tarif soutien, généralement de CHF 5.- plus élevé que le tarif normal. Il est également possible de réaliser un don en ligne, ce qui constitue un soutien direct et non négligeable pour nous. Et enfin, d’ici à décembre 2024, nous proposerons des cartes membres : les infos arriveront à ce propos !

Tu veux nous aider, mais n’en as pas les moyens financiers ?
Nous avons besoin de personnes pleines d’énergie pour rejoindre nos rangs ! Tu peux t’engager bénévolement et venir travailler durant les soirées au bar, à la caisse, cuisiner pour les artistes ou alors même donner un coup de main à l’équipe technique.

Nous cherchons également activement des personnes motivées à rejoindre le comité de l’association KA. Tu pourras ainsi participer à l’élaboration de la stratégie et t’engager fortement pour ce haut lieu de la culture à La Chaux-de-Fonds !

Comment se situe Bikini Test dans l’écosystème romand des musiques actuelles ? 

Depuis 2017, Bikini Test touche une subvention annuelle de CHF 103’000.- de la Ville de La Chaux-de-Fonds, dont un tiers pour régler le loyer de la salle. Le budget annuel de Bikini Test s’élève à 400000 francs. 

En comparaison romande et au prorata de sa capacité de 400 places, la salle se situe nettement au fond du classement.  

 

Qu’est-ce qui a changé ces dernières années pour que la situation ne soit plus viable ?

Ces dernières années, les cachets des artistes ont littéralement explosé, doublant, voire triplant dans certains cas. Et ce n’est pas tout : les coûts de production continuent de grimper, que ce soit pour accueillir les artistes (nourriture, boissons, équipes toujours plus grandes), pour les héberger, pour organiser leurs transports ou encore pour répondre à leurs demandes spécifiques, comme la location de matériel supplémentaire.

À tout cela s’ajoutent les frais fixes des salles de concert, qui subissent de plein fouet l’inflation : les factures d’énergie flambent, les taxes s’alourdissent, et les charges s’accumulent. Et bien sûr, il faut aussi penser aux salaires. 

Les coûts liés à la promotion ne sont pas épargnés non plus : entre l’augmentation des prix du papier, le coût des impressions et celui des campagnes numériques, tout devient plus cher. Par ailleurs, l’administration des salles s’est nettement complexifiée ces dix dernières années. Le secteur s’est professionnalisé, avec des exigences bien plus importantes qu’auparavant, ce qui alourdit encore la charge de travail.

A contrario, les subventions ne bougent pas et le public a changé ses habitudes : on ne sort plus aussi régulièrement et le bar est moins sollicité.

 

La culture n’intéresse plus ou elle intéresse différemment ?

De nombreux lieux culturels constatent que le public s’intéresse toujours à la culture, mais de manière différente. La baisse de consommation au bar en est un exemple, mais le changement majeur concerne le rapport qu’entretient le public avec la musique. 

Aujourd’hui, la plupart des gens privilégient les playlists plutôt que les albums entiers. Ce phénomène a un impact sur les salles de concert, car il modifie potentiellement le lien entre l’auditeur.rice et l’artiste. Il complique donc la programmation : le public va plus facilement hésiter à assister à un concert s’il ne connaît qu’un seul morceau de l’artiste. De plus, la confiance envers la programmation diminue ; les spectateur.rice.s se déplacent moins spontanément pour découvrir un.e artiste inconnu.e. Enfin, nous pensons que le Covid a également eu un impact : la jeune génération n’a pas pris l’habitude de sortir en club, ce qui modifie encore les dynamiques de fréquentation des lieux culturels.

 

La ville a-t-elle changé sa politique et son soutien à la culture ?

Le soutien communal est passé de 120’000 CHF en 2013 à 110’000 CHF en 2016. Depuis 2017, il s’est établi à 103’000 CHF annuels. 

 

RESSOURCES HUMAINES 

Quelles sont les problématiques de ressources humaines au niveau des employé.e.s ? 

Malgré une charge de travail en constante augmentation, les salaires des employé.es fixes ont très peu évolué ces dernières années. Soyons clair.es : les conditions salariales à Bikini Test peinent à s’aligner sur celles des autres salles de la région ou du reste de la Suisse.

Pourtant, des efforts ont été faits, notamment pour mieux rémunérer les technicien.ne.s indépendant.e.s et tenter de se rapprocher des tarifs recommandés dans le secteur. Mais ces avancées restent insuffisantes face à ce que d’autres structures peuvent offrir. Résultat : il devient de plus en plus difficile de stabiliser les équipes. Beaucoup de professionnel.les quittent le navire pour des emplois mieux payés et plus sûrs, au sein de structures plus stables. Celles et ceux qui restent, qu’ils ou elles soient salarié.es ou bénévoles, doivent absorber une charge de travail toujours croissante, avec des effectifs qui se réduisent de plus en plus.

Bikini Test compte cinq salarié.es fixes, à temps partiel, représentant un total de 1,75 équivalent temps plein. Les heures effectuées à titre gracieux par l’équipe permanente pallient également la dotation insuffisante des postes et à la situation de sous-effectif engendrées par le manque de ressources de l’association. De plus, durant la saison 23-24, l’association KA a employé ou mandaté 18 techniciens et 6 nettoyeur.euses qui ont effectué respectivement 81 services techniques (729 heures en moyenne) et 42 services nettoyages (168 heures).

 

Comment se présente le comité et quelles sont ses tâches ? 

Le comité de l’association KA compte actuellement quatre membres actifs, un effectif insuffisant au regard des nombreuses responsabilités qu’il doit assumer. Faute de ressources humaines, le comité se retrouve impliqué directement dans les activités opérationnelles de la salle, au détriment des réflexions stratégiques. Voici une liste non exhaustive des tâches professionnelles dont le comité doit s’occuper : la coordination des soirées, de la logistique et du bar, l’entretien des locaux (réparations, relations avec la gérance et les prestataires externes), la recherche de fonds, le recrutement de bénévoles et de membres, le soutien à la gestion du personnel et aux tâches administratives ainsi que la gestion du numéraire.

 

Quelles sont les problématiques avec les bénévoles ? 

En sus des membres de son comité exclusivement bénévoles, le KA peut compter sur une liste de plus de 140 personnes prêtes à consacrer du temps aux activités de l’association, dont une quarantaine l’épaulant régulièrement lors des manifestations. Pour vous faire une idée : chaque événement nécessite la présence de 12 personnes en moyenne, et celle d’un membre du comité assurant la supervision. Sur la saison 23-24, par exemple, les heures de bénévolat durant les soirées ont dépassé les 2’800 heures, ce qui représente une moyenne de 64 heures nécessaires par soir. Il est à noter que dans ce cadre plus d’un quart des besoins en bénévolat sont encore une fois comblés par des membres du comité. 

À court terme, le recrutement de bénévoles est indispensable pour assurer le bon fonctionnement du lieu. Toutefois, nous constatons bien qu’un modèle reposant principalement sur le bénévolat montre clairement ses limites. Il sera donc crucial de passer à un mode de fonctionnement professionnel afin de garantir la pérennité du lieu. Ce d’autant plus que l’on observe un peu partout une baisse d’engouement pour l’engagement bénévole. 

 

Qu’est-ce que ça implique de travailler en tant que bénévole, ou d’entrer dans le comité à Bikini ?

Dans les deux cas, un engagement bénévole à Bikini Test demande évidemment de donner de son temps. Il est toutefois également très libre, dans le sens où les tâches entreprises peuvent être choisies selon les souhaits, les intérêts et les capacités de chacun.e. S’engager comme bénévole à Bikini Test, comme partout ailleurs, permet également de faire des expériences, d’entrer dans le monde du travail et de faire de nouvelles rencontres. 

 

MESURES PRISES 

Quelles sont les actions déjà mises en place (et leurs conséquences) ? 

Face à ces multiples pressions, Bikini Test n’a pas eu d’autre choix que de réduire la diversité de sa programmation. Cela a un impact direct sur le soutien aux artistes émergents et aux genres musicaux plus confidentiels. Une telle tendance fragilise non seulement la richesse culturelle, mais freine également l’émergence de nouveaux talents, deux points qui sont pourtant au cœur de la mission de l’association KA, gestionnaire de ce lieu emblématique depuis plus de 30 ans.

Malgré les efforts déployés pour mobiliser le public – que ce soit avec des tarifs de soutien ou des cartes de fidélité – ces initiatives, bien que essentielles, ne suffisent pas à compenser la flambée des coûts.

 

Pourquoi réduire le nombre de soirées durant la fin de la saison 24-25 ?

Le but de la réduction du nombre de soirées durant la fin de saison 24-25 est d’une part, de soulager le comité, qui est actuellement épuisé et surchargé. Depuis le début de la saison en septembre 2024, les membres actifs du comité se limitent à 4 personnes, ce qui n’est clairement pas suffisant au vu de la charge de travail. 

D’autre part, le temps dégagé durant la fin de la saison permet de réfléchir à un fonctionnement viable pour Bikini Test. Remettre en question le fonctionnement actuel, revoir le but de la salle, cerner les envies du public, monter une stratégie et réfléchir à différents concepts seront à l’ordre du jour des mois à venir. 

 

Quelles sont les actions à mener dans le futur ?

Il est urgent que les pouvoirs publics réalisent l’ampleur de cette crise. Revaloriser les subventions n’est plus une option : c’est une nécessité absolue. Ce soutien financier est indispensable, non seulement pour aider Bikini Test, mais aussi pour préserver tous les lieux de musiques actuelles. Sans une aide stable et durable, c’est tout l’écosystème de la musique live qui risque de s’effondrer, avec des conséquences graves pour les artistes, les professionnels du secteur, et, plus largement, pour la vitalité culturelle de La Chaux-de-Fonds.